CHRONOLOGIE BREVE et LIBRE des MOUVEMENTS FEMINISTES et de FEMMES qui en ont fait l’HISTOIRE, en FRANCE de 1789 à 2000
CHRONOLOGIE
BREVE et LIBRE des MOUVEMENTS FEMINISTES et de FEMMES
qui
en ont fait l’HISTOIRE, en FRANCE de 1789 à 2000
par Nicole Savey
*1789- 1800 : les femmes participent à
toutes les actions révolutionnaires (manifestations, clubs, présence dans les
assemblées mais en spectatrices…) et revendiquent des droits civils et
politiques égaux à ceux des hommes
Claire Lacombe (1735-1798) : participe à la prise de la
Bastille, lance des pétitions remises à l’assemblée nationale et fonde
« La société des républicaines révolutionnaires », à laquelle
participe
Pauline Léon (1768- 1838) : actrice et militante pour
les droits des femmes
Théroigne de Méricourt (1762-1818) : venue de Liège, elle
participe aux journées révolutionnaires et aux manifestations de femmes, en
particulier contre la fermeture des clubs féminins.
Olympe de Gouges (1748-1793) : comédienne, écrivaine elle
rédige la » Déclaration des droits de la femme » et proclame :
« Si la
femme a le droit de monter à l’échafaud, elle a le droit de monter à la
tribune »
*1804 :
Napoléon 1er instaure un Code civil qui infériorise les femmes
*1830 -1848 : deux révolutions
républicaines échouent mais le socialisme saint simonien favorable aux femmes
se développe et des groupes de femmes s’organisent revendiquant l’égalité
civile, le mariage libre, elles baptisent le Code civil « Code de
l’infamie »
Eugénie Niboyet (1796-1885) : institutrice, journaliste,
militante socialiste, crée « La Voix des femmes » avec Jeanne Deroin
(1805-1894) journaliste, écrivaine, socialiste.
Clémence Royer (1830-1902) : anthropologue (a traduit Darwin),
philosophe, socialiste, revendique l’union libre et milite pour les droits des
enfants nés hors mariage
*1870 – 1900 : après la Commune, la 3éme
République exclut encore les femmes des droits politiques et les suffragistes
françaises à l’image des suffragettes anglaises, revendiquent le droit de vote
dans le cadre républicain alors que les femmes marxistes et les anarchistes
veulent des changements politiques plus radicaux pour obtenir l’égalité
Hubertine Auclert
(1848-1914) :
journaliste, anticolonialiste, elle se bat pour obtenir le droit de vote, se
présente aux élections municipales Paris et écrit dans son
journal « La citoyenne » :
« Si la
femme n’est pas considérée comme une citoyenne car elle ne vote pas, elle n’a
pas à payer des impôts »
Nathalie Lemel (1826-1921) : relieuse, marxiste
participe à La Commune en1870-71, est internée en Nouvelle Calédonie avec Louise Michel
(1830-1905) : institutrice, écrivaine participe à La Commune, réfléchit à
l’échec de celle-ci pendant son séjour en Nouvelle Calédonie et commence à
développer des idées anarchistes dont elle fait la diffusion lors de nombreux
voyages en Franc et en Europe.
*1900-1939 : les suffragistes
continuent la lutte pour le droit de vote toujours refusé alors que d’autres
féministes adhèrent aux mouvements néomalthusiens et pacifistes
Louise Weiss (1893-1983) : journaliste, pacifiste milite
pour le droit de vote des femmes, est députée en France et doyenne du parlement
européen.
Nelly Roussel (1878-1922) : écrivaine,
conférencière milite pour l’égalité des droits et le « contrôle des
naissances »
Hélène Brion (1882-1962) : institutrice, syndicaliste,
pacifiste milite pour l’égalité des droits et le « contrôle des
naissances »
Bertie Albrecht (1893-1943): infirmière, assistante sociale,
résistante, milite pour le « contrôle des naissances »
En 1936, 3
femmes sont nommées secrétaires d’Etat par le socialiste Lèon Blum dans le
gouvernement du Front populaire : Suzanne Lacore (1875-1975) à la
protection de l’enfance, Irène Joliot Curie (1897-1956) à la recherche et
Cécile Brunschvicg (1877-1946) à l’éducation
*1940-1944 : l’avortement interdit
depuis 1920 mais jugé en correctionnelle, est puni de la peine de mort, sous le
régime de Vichy
*1944 : le droit de vote et
d’éligibilité est reconnu aux femmes, elles votent en 1946 et sont assez
nombreuses à être élues dans les communes ou comme députées
*1949 : Simone de Beauvoir
(1908--1986) publie « Le deuxième sexe », ouvrage fondamental pour le
féminisme mondial et démontre qu’« On ne naît pas femme, on le
devient »
*1950-1970 : les filles font des études plus
longues et qualifiantes, les femmes sont de plus en plus nombreuses à exercer
une activité professionnelle, grâce à l’action du Mouvement pour le Planning
Familial la contraception se développe, elle est autorisée en 1967 par la loi
Neuwirth
*1970-1990 : dans la mouvance
de «68 », du mouvement général de libération sexuelle et en lien avec
le « Women’s lib » des Etats Unis, les féministes lancent le
Mouvement de Libération des Femmes ou MLF dont la première manifestation se
déroule le 20 aôut 1970 à l’Arc de Triomphe à Paris, en l’honneur de « plus
inconnue que le soldat, sa femme »
En janvier
1975, le droit à l’interruption volontaire de grossesse ou IVG est obtenu par
la loi Veil, du nom de la ministre Simone Veil (1927-2017) qui l’a présentée à
l’assemblée grâce en particulier aux actions du MLAC (Mouvement pour la liberté
de l’avortement et la contraception), du Planning familial et avec le soutien
la majorité de l’opinion publique
Le mouvement
lesbien se crée et constitue souvent les groupes les plus actifs et radicaux du
MLF comme par exemple les « Gouines rouges » car le MLF se veut
pluriel et révolutionnaire du point de vue social et culturel, dans
l’ambiance « d’après 68 ».
Slogan du MLF
« Un enfant si je veux, quand je veux »
Slogan du MLF
« Nos désirs font désordre »
Anne Zelenski (1935) : professeur d’espagnol, fondatrice
du premier groupe féministe en mai 68 à La Sorbonne, puis de la Ligue du Droit
des femmes avec Simone de Beauvoir
Antoinette Fouque (1936-2014) : philosophe, fondatrice du
groupe féministe « Psychanalyse et politique » et des éditions
« des femmes », députée européenne
Christine Delphy (1941) : sociologue, écrivaine,
« théoricienne » du MLF, fondatrice de la revue « Nouvelles
questions féministes »
Geneviève Fraisse (1946) : philosophe, écrivaine,
« théoricienne » du MLF
Françoise Picq (1944) : sociologue, historienne du MLF,
fondatrice de l’association et de la revue pour les nouvelles études féministes
ou ANEF
En 1981,
l’arrivée de la « Gauche au pouvoir », permet la création du premier
« Ministère des droits de la femme » dirigé par Yvette Roudy (1929))
qui a permis le remboursement de l’IVG, une loi sur l’égalité professionnelle,
un soutien actif aux associations féministes et à la recherche universitaire
pour les femmes. Est-ce une institutionnalisation du mouvement ?
Mais le
militantisme féministe se poursuit et cette même année 81 est créée la première
Maison des femmes à Paris.
En 1990,
toujours à l’initiative de militantes, est créé la « Coordination pour le
Droit à l’Avortement et à la Contraception » ou CADAC, pour faire
face aux groupes « pro vie » qui tentent d’empêcher les hôpitaux et
cliniques de pratiquer des IVG.
*1990 -2000 : le mouvement féministe se
rapproche du mouvement syndical car les syndicats ont évolué et des commissions
femmes existent dans les principaux. A la suite des mouvements de revendication
et des longues grèves de la fin 1995, comme du soutien syndical à une grande
manifestation contre les violences faites aux femmes le25 novembre 1995, est
créé début 1996, le Collectif National pour les Droits des Femmes ou CNDF.
Celui-ci regroupe associations féministes, syndicats partis politiques et
individus à l’échelle de toute la France.
Jeannette Laot (1925) : syndicaliste, secrétaire
générale de la CFDT, milite pour l’égalité professionnelle, l’IVG
Maya Sudurts(1937-2016) : traductrice, militante
d’extrême gauche, fondatrice de la CADAC et du CNDF
En 1998, les
féministes québécoises lancent une initiative féministe internationale contre
les violences et la pauvreté dans un monde que le néolibéralisme rend de plus
en plus inégalitaire et violent, en particulier pour les femmes. En mars 2000,
le 8 mars, est donc lancée la première Marche Mondiale des Femmes à laquelle
participent des femmes de tous les continents et depuis, tous les 5 ans à lieu
une manifestation internationale.
En septembre
2000, Thérèse Clerc, militante féministe (en particulier au M L A C) ouvre une
Maison des Femmes à Montreuil.
A CONTINUER
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