F MAGAZINE - DES FEMMES EN MOUVEMENTS - CHOISIR LA CAUSE DES FEMMES
Par Nicole Savey
De nombreuses revues féministes ou réalisées par des femmes (le plus souvent) et pour les femmes. Certaines sont actuellement introuvables sauf dans quelques bibliothèques spécialisées comme la bibliothèque Marguerite Durand dans le 13ième arrondissement à Paris ou peut-être, dans les cartons des militantes…
A SUIVRE…
Pour la présentation d’autres revues féministes des années 1970/80…
Par Nicole Savey
De nombreuses revues féministes ou réalisées par des femmes (le plus souvent) et pour les femmes. Certaines sont actuellement introuvables sauf dans quelques bibliothèques spécialisées comme la bibliothèque Marguerite Durand dans le 13ième arrondissement à Paris ou peut-être, dans les cartons des militantes…
Nous voulons vous les présenter afin que vous puissiez avoir envie de les consulter, soit que vous fassiez des recherches, soit que vous ayez envie de lire des articles que vous ne trouverez nulle part ailleurs !
Précisons toutefois que plusieurs des revues présentées sont consultables en ligne, mais il peut être éventuellement plus agréable de lire et de feuilleter les exemplaires d’origine, sinon de retrouver le « charme désuet » du militantisme des années 70.
« Choisir la cause des femmes », « F Magazine » et « des femmes en mouvements » sont des revues réalisées par des journalistes et des militantes féministes. Mensuelles et même hebdomadaire pour « des femmes en mouvements », elles sont destinées à un large public de femmes et par leur régularité de parution et leur grande diffusion, elles s’apparentent à la presse généraliste.
Ces revues sont créées par des femmes reconnues du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) comme Gisèle Halimi, Antoinette Fouque et Claude Servan Schreiber et entièrement conçues et rédigées par des femmes.
CHOISIR LA CAUSE DES FEMMES : est la revue de l’association du même nom, fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971 et paraît depuis 1978.
Gisèle Halimi née en1927, qui en est la rédactrice de publication, est une avocate engagée dans les luttes pour l’indépendance de la Tunisie et de l’Algérie dans les années 55/60. Féministe, elle participe au mouvement pour le droit à l’avortement, signe en1971 le « Manifeste des 343 » (femmes connues) et défend avec succès une jeune fille qui a avorté, lors du procès de Bobigny en 1972. Elle est l’avocate de deux jeunes femmes victimes de viol, lors du procès d’Aix en Provence en 1978. Ces deux procès gagnés, sont emblématiques des luttes des féministes pour révéler les agressions dont sont victimes les femmes et qui étaient alors déniées et impunies.
G.Halimi élue députée en 1981, a été ambassadrice à l’UNESCO et a travaillé, à l’échelle européenne, pour une harmonisation des législations selon la clause de « L’Européenne la plus favorisée ».
« Choisir » a réalisé entre autres, des numéros en 2011, sur les femmes et les « printemps arabes » et en 2013, sur les femmes et la culture. car cette revue continue à paraître régulièrement jusqu’au moins en 2013.
Certains numéros traitent de la maternité, du travail, de l’excision et de la publicité sexiste.
Certains numéros traitent de la maternité, du travail, de l’excision et de la publicité sexiste.
F MAGAZINE : revue mensuelle est lancée en 1978, par Claude Servan Schreiber (née en 1930) et Benoîte Groult (1920-2016), la première journaliste féministe, liée au groupe de presse de l’Expansion et de l’Express et la seconde, écrivaine féministe reconnue.
F Magazine, revue mensuelle, à mi-chemin entre revue féminine et magazine féministe n’a pas vraiment trouvé son public. Elle était trop féministe pour le grand public et pas assez pour les militantes, donc peu rentable pour le groupe de presse qui la finançait et qui a arrêté sa publication en 1982.
Les couvertures du magazine présentent souvent des portraits de femmes connues et réputées féministes comme Catherine Deneuve ou Claire Brétecher, Melina Mercouri ou Marie Paule Belle.
DES FEMMES EN MOUVEMENTS : revue du groupe du MLF « Psychanalyse et Politique »a été créé par Antoinette Fouque (1936-2014). Celle-ci, psychanalyste a été une figure médiatique du MLF, dans lequel elle a suscité une scission en 1979, en déposant le nom MLF au titre de la propriété industrielle et en s’attribuant l’origine de ce mouvement qui s’est toujours voulu ouvert et sans cheffe. Grâce au financement de la mécène et réalisatrice féministe Sylvina Boissonnas, Antoinette Fouque a pu créer les « éditions des femmes » en 1972.
La revue « des femmes en mouvements » créée en 1977 prend la suite du « Quotidien des femmes »lancé en1974, elle est mensuelle jusqu’en 1979 puis hebdomadaire jusqu’en 1982 ou elle cesse de paraître. Elle avait pourtant été lancée par de grandes campagnes publicitaires, c’était l’époque où les affiches de « femmes en mouvement hebdo » étaient visibles dans toutes les gares … autre époque pour la SNCF !
Tous ces numéros présentent de belles photos en couverture, très représentatives de « l’époque MLF », groupe de femmes qui se promènent dans les rues, réunions en plein air, expositions d’art…
On peut voir dans ces trois revues, une similitude dans le choix des sujets et la composition des publications. D’abord, de nombreux articles sur la vie politique en France et à l’étranger : élections, revendications de la parité, manifestations et interviews de femmes politiques « de gauche ». Puis, des sujets concernant l‘avortement, la sexualité sont souvent traités comme ceux sur les violences : viol, excision, prostitution. Les questions du travail et de l’emploi des femmes sont très présentes aussi.
La solidarité internationale avec les femmes en lutte pour le droit à l’avortement ou contre des régimes politiques autoritaires et répressifs, en Europe mais aussi en Iran, en Chine etc… est montrée dans de nombreux numéros.
Dans les trois revues, on trouve des rubriques sur l’histoire des femmes, des portraits de femmes qui ont lutté pour l’émancipation féminine, comme des critiques de livres, de films ou de pièces de théâtre.
Et lorsqu’on relit ces journaux écrits il y a une quarantaine d’années, on peut se demander si les problèmes ne sont pas, ou à peu près, les mêmes, bien que des lois aient été votées depuis et que les mentalités aient un peu changé dans le sens de plus d’égalité. Dans ces revues pourtant, toutes les femmes semblent optimistes quant à l’avenir du féminisme.
A SUIVRE…
Pour la présentation d’autres revues féministes des années 1970/80…
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