Derniers jours de King Kong Théorie au théâtre de l’Atelier !
L’adaptation du best-seller écrit par Virginie Despentes se joue pendant quelques jours encore au théâtre de l’Atelier à Paris. Tombant à point nommé dans une ère post #MeToo, le King Kong Théorie mis en scène par Vanessa Larré et Valérie de Dietrich propose jusqu’au 31 décembre une (re)découverte de cet essai percutant, considéré comme un véritable manifeste par de nombreuses féministes.
Légèrement remanié depuis sa première version tenue au théâtre de la Pépinière en 2014, le spectacle revient depuis le 25 mai comme un soutien dans la lutte contre les violences faites aux femmes, illustrée récemment par les révélations de l’affaire Weinstein et la marche du 24 novembre. Ces évènements révèlent le long chemin qu’il reste encore à parcourir avant l’atteinte de l’égalité entre les sexes, plus de dix ans après la sortie de King Kong Théorie, critique acerbe de la place réservée aux femmes au sein de la société patriarcale. Traduit en seize langues et vendu à 185.000 exemplaires en France, le plaidoyer subtil et documenté de Virginie Despentes aborde le viol, le sexe ou encore la soumission féminine sans tabous afin de déconstruire les conditionnements massifs dictés par nos mœurs culturelles et sociales.
Adapté dans de nombreux seul(e)s-en-scène, le texte autobiographique est pour la première fois distribué entre trois comédiennes – Anne Azoulay, Marie Denarnaud et Valérie de Dietrich –, comme pour représenter la multiplicité des voix qui s’élèvent actuellement pour la dénonciation de la domination masculine. Sa transposition en pièce de théâtre transcende la relation entretenue habituellement avec ce récit personnel, passant du rapport intime entre le livre et le lecteur à une expérience partagée collectivement entre les membres du public. Spectateurs et spectatrices peuvent alors prendre conscience des réactions des uns et des autres. Ces interactions sont renforcées par l’utilisation de la vidéo, qui, en projetant sur grand écran des images de l’auditoire dans les passages du récit les plus insoutenables, invite ce dernier à une introspection.
Dans leur maîtrise du texte initial, dont elles réussissent à retranscrire tout autant la progression des idées que le ton incisif employé par l’autrice, Vanessa Larré et Valérie de Dietrich ont pris le parti de taire certains extraits de l’ouvrage les plus cités. Aussi lectrices et lecteurs des Saxifragettes prendront soin de lire ces quelques lignes en guise d’avant-goût : « J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas. [King Kong Théorie, Virginie Despentes] ». Margotte Lamouroux
King Kong Théorie, théâtre de l’Atelier, jusqu’au 31 décembre.
L’adaptation du best-seller écrit par Virginie Despentes se joue pendant quelques jours encore au théâtre de l’Atelier à Paris. Tombant à point nommé dans une ère post #MeToo, le King Kong Théorie mis en scène par Vanessa Larré et Valérie de Dietrich propose jusqu’au 31 décembre une (re)découverte de cet essai percutant, considéré comme un véritable manifeste par de nombreuses féministes.
Légèrement remanié depuis sa première version tenue au théâtre de la Pépinière en 2014, le spectacle revient depuis le 25 mai comme un soutien dans la lutte contre les violences faites aux femmes, illustrée récemment par les révélations de l’affaire Weinstein et la marche du 24 novembre. Ces évènements révèlent le long chemin qu’il reste encore à parcourir avant l’atteinte de l’égalité entre les sexes, plus de dix ans après la sortie de King Kong Théorie, critique acerbe de la place réservée aux femmes au sein de la société patriarcale. Traduit en seize langues et vendu à 185.000 exemplaires en France, le plaidoyer subtil et documenté de Virginie Despentes aborde le viol, le sexe ou encore la soumission féminine sans tabous afin de déconstruire les conditionnements massifs dictés par nos mœurs culturelles et sociales.
Adapté dans de nombreux seul(e)s-en-scène, le texte autobiographique est pour la première fois distribué entre trois comédiennes – Anne Azoulay, Marie Denarnaud et Valérie de Dietrich –, comme pour représenter la multiplicité des voix qui s’élèvent actuellement pour la dénonciation de la domination masculine. Sa transposition en pièce de théâtre transcende la relation entretenue habituellement avec ce récit personnel, passant du rapport intime entre le livre et le lecteur à une expérience partagée collectivement entre les membres du public. Spectateurs et spectatrices peuvent alors prendre conscience des réactions des uns et des autres. Ces interactions sont renforcées par l’utilisation de la vidéo, qui, en projetant sur grand écran des images de l’auditoire dans les passages du récit les plus insoutenables, invite ce dernier à une introspection.
Dans leur maîtrise du texte initial, dont elles réussissent à retranscrire tout autant la progression des idées que le ton incisif employé par l’autrice, Vanessa Larré et Valérie de Dietrich ont pris le parti de taire certains extraits de l’ouvrage les plus cités. Aussi lectrices et lecteurs des Saxifragettes prendront soin de lire ces quelques lignes en guise d’avant-goût : « J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas. [King Kong Théorie, Virginie Despentes] ». Margotte Lamouroux
King Kong Théorie, théâtre de l’Atelier, jusqu’au 31 décembre.
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