Ça s'est passé en mai…
Commençons par une information le "OUI" l'a emporté en Irlande. Les irlandaises ont enfin obtenu le droit à l'IVG soutenues par le Planning Familial, la Marche Mondiale des Femmes et bien d'autres associations et collectifs féministes. Mais, dans ce que certain-es pourraient qualifier de « grande mansuétude » et d'autres de « très grande hypocrisie », le treizième amendement garantissait « la liberté de voyager dans un autre État » pour procéder à une IVG.
Au tour des argentines, le droit à l'IVG va être soumis au vote le 13 juin.
Continuons, le projet de loi contre les violences sexuelles a été voté majoritairement en première lecture, à l'Assemblée Nationale. L'article 2 est dénoncé par les associations féministes et de défense des droits de l'enfant ; Elles l'accusent de faire du viol sur mineur.e un délit et non plus un crime. Par ce refus d'entendre les associations tant la Secrétaire d’État que les députés donnent ce sentiment d'une toute puissance : "Nous savons ce qui est bon pour les femmes."
Il s'en est suivi une levée de boucliers et de hashtags féministes :« Projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles. Gardons les avancées et gardons-nous des reculs » (Femmes solidaires, le 11 mai) ; « Violences faites aux femmes et aux enfants : on est toujours loin du compte ! #enmarchearrière » (Collectif national pour les droits des femmes, 14 mai), « Projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes : NON à l’article 2 ! » (Les effronté·es, le 14 mai), « #LeViolestUnCrime : retirez l'article 2 ! » (La Marche mondiale des femmes, le 14 mai), « Projet de loi renforçant la protection des mineur.es contre les violences sexuelles » (Planning familial, le 15 mai) ; « Après l'article 2, l'article 4. La déqualification continue » (Le Groupe F, le 16 mai), etc. La pétition « Le viol est un crime, pas un délit » atteignait, elle, les 50 000 signataires en quelques heures. Ce que résume L’Humanité du 14 mai sous le titre « Violences sexuelles : les associations balancent le projet de loi ». Le même jour le quotidien consacrait sa rubrique « Débats & Controverses » au projet de loi. Suzy ROJTMAN y voit une « Belle occasion loupée », Laurence COHEN évoque « un féminisme-lutte de classes », et Fatima BENOMAR explique que « le viol n’est pas un crime par hasard ». Pour bien comprendre les enjeux du débat nous renvoyons à l’article des Décodeurs sur le site du Monde : « Comprendre la polémique autour de l’article 2 du projet de loi sur les violences sexuelles et sexistes » ; et à l’analyse de la sociologue Irène THÉRY publiée dans Libération : « Crimes et délits sexuels sur mineurs : une occasion manquée ? ».
Et maintenant, que vont faire les sénateurs ? La balle est dans leur camp !!! Nous leur conseillons de lire la lettre d'une professeure des écoles et de regarder la vidéo sur le mécanisme de sidération psychique, qui prouve l'absurdité de demander une "preuve de non consentement".
Poursuivons par un coup de gueule sur les propos tenus par la Secrétaire d’État à l’Égalité Femmes/Hommes qui n'hésite pas à mettre en difficultés l'Association contre les violences faites aux femmes au travail(AVFT) qui depuis plus de 30 ans, accompagne des femmes victimes de violences au travail. Il n'y aura pas de subventions supplémentaires puisque l'état va prendre le relais en ouvrant un standard téléphonique pour prendre les appels des femmes en difficultés. Que l’État se substitue aux associations et joue son rôle, c'est dans l'ordre des choses mais, cela demande préparation et concertation ce qui ne semble pas être le cas.
Arrêtons-nous un instant sur la « fête des mères » qualifiée, au choix, de « fête des mamans », de « fête pétainiste », « fête des commerçants » et aussi de « fête sexiste ».
Mais, cette année, un télescopage nous fait nous attarder sur le mot « maman ». Il y a donc « la fête des mamans » comme on dit surtout dans les écoles maternelle. Depuis le discours du Président de la République à propos de sa « stratégie pour les quartiers », il est question de « politique des mamans ». Une manière pour le Président de « célébrer » la fête des mères ?
Ces mères, ces « mamans », sont avant tout des femmes, avec leurs problèmes de femmes. Des femmes qui se retrouvent parfois sinon souvent dans des situations de précarité qui ne leur permettent même pas de pouvoir s 'acheter « des produits de première nécessité » comme les produits hygiéniques.
Pour information, la Fondation des femmes et l'association Règles Élémentaires ont d'ailleurs organisé le 19 mai dernier une collecte de produits hygiéniques pour les femmes les plus démunies.
N'oublions pas que de trop nombreuses fillettes et adolescentes n'ont pas, ou pas assez d'informations sur « les règles » et cette période est alors un cap difficile à passer.
Terminons par ces deux articles de mai :
Le festival de Cannes où la réalisatrice keyniane Wanuri Kahiu risque la prison pour avoir traité de l'homosexualité dans son film. Sera-t-elle obligée de se réfugier dans un village de femmes pour être protégée ? Au Kenya, pour fuir les violences conjugales, des femmes ont créé des villages quasiment interdits aux hommes.
mai 68, les femmes des Beaux arts.
et Michelle Perrot qui parle de mai 68 et les femmes.
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