Un éditorial dans lequel vous allez trouver des articles qui démontrent qu’en matière de violences faites aux femmes, la trêve estivale n’existe pas.
Les très nombreux articles consacrés à Simone Veil après sa mort le 30 juin dernier rappellent les violences et les injures qu’elle a subies de la part d’élus de la nation dont la fonction est de porter haut la démocratie et le respect.
Sa mort nous invite à revenir 43 ans en arrière et plus précisément le 26 novembre 1974.
Souvenons-nous des violences verbales misogynes, machistes, racistes et des injures inimaginables subies par cette femme, Ministre de la santé, alors qu’elle défendait, devant une assemblée parlementaire essentiellement masculine (8 femmes députées) son projet de loi sur l’interruption volontaire de la grossesse (I.V.G.)
En France, on meurt parce qu’on est une femme, deux articles qui portent sur les violences conjugales nous le rappellent. D’une part, une enquête réalisée par le quotidien Libération du 29 juin 2017 et d’autre part l’article d’une journaliste blogueuse. Titiou Lecoq - 23.06.2017
Pourquoi aujourd’hui Libération fait le choix de rendre visibles ces femmes assassinées par un conjoint ou ex-conjoint ? Pourquoi le choix de titres et de commentaires qui donnent le sentiment que les journalistes rejettent la responsabilité de l’indifférence, de l’invisibilité de ces meurtres à l’ensemble de la société et en particulier à la presse et aux médias sans prendre en compte tout le travail déjà fait par d’autres médias et des associations féministes entre autres.
Page 1 : « violences conjugales – enquête sur un meurtre de masse - … 220 cas de femmes tuées dans la plus grande indifférence… »
Page 2 : « meurtres conjugaux - …Des femmes tuées pour ce qu’elles sont ( elles sont quoi ?)… sans que cela n’émeuve grand monde… »
Pages 7 « Victimes de leur conjoint et fantômes médiatiques… la presse use souvent des mêmes recettes qui atténuent la portée des meurtres au sein du couple… »
Et pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de ces dénonciations en appelant ces meurtres par leurs noms c'est-à-dire, des féminicides !!!
C’est bien que Libération relaie ce drame des femmes tuées parce que femmes. Pour autant, les journalistes de Libération semblent découvrir ce sujet sans citer le travail et les actions déjà menées par exemple par « Acrimed », « Osez le Féminisme », « féminicides par conjoints et ex », « le collectif « prenons la une »… et bien d’autres encore.
Dans leur newsletter du 27 avril 2017, les Saxifragettes écrivaient ceci : « Mal nommer les choses, c’est se condamner à ne pas les reconnaître pour ce qu’elles sont… Une femme tuée par son conjoint, son compagnon, ce n’est pas un fait divers, c’est un féminicide.»
Mais nous ne sommes pas les seules à lutter pour que ces crimes soient reconnus pour ce qu’ils sont.
En juin 2016 Le collectif Osez le féminisme a lancé une campagne sur le sujet. Le féminicide tue une femme tous les deux jours en France. Il est temps de l’appeler par son nom, au lieu de se cacher derrière des euphémismes mensongers.
Oui, féminicide. C’est un mot !!! Suivez-nous !
Le 30 juillet 2016 un blog dénonce les féminicides commis dans le cadre conjugal et en tient le compteur « macabre ». Pour rappel depuis le 1er janvier 2017, 63 femmes assassinées par un conjoint ou ex –conjoint.
Le vendredi 18 décembre 2015, Acrimed : « Le traitement médiatique des violences faites aux femmes ».
5 décembre 2016 « Le traitement médiatique des violences faites aux femme, outils à l’usage des journalistes. »
Et qu’en est-il de l’article de la journaliste blogueuse, Titiou Lecoq, qui nous parle de sa prise de conscience :
« On connaît tous cette statistique : une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Mais sa réalité est bien différente de ce que j'imaginais.
Parfois, germent des idées dérangées et/ou dérangeantes dans les esprits des journalistes. C’est ce qui a dû m’arriver l’an dernier, le soir où j’ai mis en place sur mon adresse mail une alerte Google sur les termes «femme + mort» et «femme + homicide» avec une récurrence quotidienne. »
Olivier PY, directeur du Festival d’Avignon sur France inter le 3 juillet 2017 : « Je ne pense pas que l’on soit vraiment sorti d’une société patriarcale ».
Cette affirmation se retrouve dans le choix de deux des Ateliers de la pensée du Festival sur le thème « les violences faites au corps des femmes » le 8 juillet « Le corps de la femme comme terrain de guerre » Le 19 juillet « après demain – la condition féminine »
« Tuer une femme parce qu’elle est une femme » Nous vient à l’esprit la chanson de Graeme Allwright « Qui a tué Davy Moore ? » que nous nous autorisons à adapter , en partie :
« Qui a tué toutes ces femmes, qui est responsable et pourquoi sont-elles mortes ?
C’est pas moi dit la société patriarcale !!! »
Sur ces paroles qui laissent à réfléchir, les Saxifragettes vous donnent rendez-vous au mois de septembre pour une prochaine newsletter et vous souhaite à toutes et à tous un bel été.
Le blog restera ouvert et de nouveaux articles viendront l’enrichir pendant cette trêve estivale.
https://www.youtube.com/watch?v=R1q1WHqg9l4
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