Contre les femmes, il n’y a pas de petites ou de grandes violences…



Contre les femmes, il n’y a pas de petites ou de grandes violences…
Par Kadia Rachedi – mars 2017 
Aucune violence ne doit être minimisée ou prise « à la légère ». Les « c’est pas grave », « elle en a vue d’autres », « elle est trop sensible » sont à bannir du vocabulaire.
Quelles que soient leur caractéristique et leur degré de gravité, tout geste, toute parole qui dévalorise, humilie, blesse, tue…une femme, une petite fille, doivent être dénoncés.
Féminicides : Depuis le premier janvier 2017, 30 femmes ont été assassinées par un compagnon ou un conjoint.
Violences physiques, violences sexistes : Chaque heure en France, près de 9 personnes sont violées, soit 206 viols par jour. Le nombre de viols serait de 75.000 par an en France (compteur), dont seulement 12.768 déclarés. Il y aurait chaque année 198 000 tentatives de viol en France.
96 % des auteurs de viol sont des hommes et 91 % des victimes sont des femmes.
  • 1 femme sur 10 a été violée ou le sera au cours de sa vie.
  • Dans 80% des cas, l’agresseur est connu de la victime, et un tiers des viols a lieu au sein du couple
  • 74 % des viols sont commis par une personne connue de la victime
  • 25 % des viols sont commis par un membre de la famille
  • 57 % des viols sont commis sur des personnes mineures (filles et garçons)
  • 51% des viols sont des viols aggravés
  • 67 % des viols ont lieu au domicile (de la victime ou de l’agresseur)
  • 45 % des viols sont commis la journée et non la nuit.
Violences sexistes : Les femmes sportives et l’embarras au moment des règles. Les propos « désobligeants », violents  à propos des règles
Violences économiques : les femmes sont toujours payées 25% de moins que les hommes. Elles occupent souvent les métiers les plus précaires, les temps partiels…
Violences économiques invisibles, indirectes : Les taxes sur le premier produit de nécessité pour une femme, comme les tampons, les serviettes hygiéniques…
Voir les actions du collectif Georgette Sand pour faire voter une loi pour baisser la taxe sur ces produits et les prises de position au Sénat pour s’opposer à ce vote.
Les rasoirs destinés aux femmes (souvent de couleur rose !!!) plus chers que ceux des hommes.
Pour aller plus loin, quelques définitions sur ce concept des violences faites aux femmes :

Définition des violences faites aux femmes

Les violences faites aux femmes peuvent être exercées dans tous les domaines de la vie : travail, couple, famille, école, rue, milieu hospitalier, transports. Elles prennent la forme de violences physiques, psychologiques, économiques, administratives, verbales, et peuvent être exercées ponctuellement ou sur des périodes très longues.
Toutes les violences faites aux femmes sont punies par la loi : http://stop-violences-femmes.gouv.fr
Les Nations Unies définissent la violence à l’égard des femmes  comme “tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvoir causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou la vie privée.” (Déclaration sur l’élimination de la violence contre les femmes, Résolution 48/104 de l’Assemblée générale de l’ONU)



Mariage forcé : Un mariage est forcé lorsque la famille ou l’entourage de l’un-e ou l’autre des époux-se-s exerce des pressions ou des violences pour que l’union (civile et/ou religieuse) ait lieu
> Pour aller plus loin : http://www.federationgams.org/mf.php
Mutilations sexuelles féminines : Les mutilations sexuelles féminines sont perpétrées sur des femmes de tous âges (du nourrisson à la femme adulte), et sont justifiées par la famille et l’entourage au nom de prétendues coutumes ou traditions. Elles  concernent :
–    l’excision : couper le prépuce du clitoris, couper une partie ou la totalité du gland du clitoris, et/ou couper une partie ou la totalité des petites lèvres.
–    l’infibulation : couper le clitoris, les petites lèvres, coudre les grandes lèvres bord à bord en ne laissant qu’une petite ouverture pour l’écoulement de l’urine, du sang de règles.
Les mutilations sexuelles féminines sont un crime. Elles ont des conséquences souvent catastrophiques sur le bien-être et la santé sexuelle et reproductive des femmes qui en sont victimes.
Viol et autres violences sexuelles : Il s’agit de toute violence à l’encontre des femmes qui a pour cible sa sexualité :
– Le viol est défini par le Code pénal (article 222-23) comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. Il s’agit du fait de pénétrer, avec une partie du corps ou un objet, un orifice (bouche, vagin, anus) du corps d’une autre personne par violence, contrainte, menace ou surprise (si la femme est endormie, droguée, alcoolisée, faible à cause d’un handicap, terrorisée par la contrainte ou les menaces, paralysée par l’aspect incontrôlable et incompréhensible de l’agression). Le viol est dit conjugal lorsqu’il est commis par un petit ami, conjoint, ex-conjoint, ex-petit ami, et incestueux quand il est commis par un membre de la famille.
– les autres violences sexuelles sont toutes les autres formes d’agressions sexuelles sans pénétration, commises sur mineur-e ou majeur-e, avec ou sans attouchement : « agression sexuelle », « atteinte sexuelle », « exhibition sexuelle ». Toutes sont punies sévèrement par la loi, quel que soit le lien existant entre agresseur et victime.
Violences au travail : Toute violence sexiste et/ou sexuelle envers une femme, dans un cadre professionnel : harceler sexuellement une collègue ou subordonnée (« blagues », sous-entendus sexuels), exposer des affiches ou magazines pornographiques dans l’enceinte de l’établissement, poser des questions sur sa sexualité ou faire des confidences non demandées sur sa propre sexualité, attoucher sexuellement, violer.
Prostitution et traite à des fins d’exploitation sexuelle : La prostitution désigne le fait pour une femme d’être contrainte à se livrer à des relations sexuelles tarifées, que ce soit par nécessité économique (précarité) ou par la violence d’un réseau de traite ou d’un proxénète. La traite à des fins d’exploitation sexuelle désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement et la contrainte des personnes à des relations sexuelles tarifées, dont l’argent est reversé au proxénète.
Lesbophobie, biphobie et/ou transphobie : La lesbophobie, la biphobie et la transphobie désignent le fait, pour une ou plusieurs personnes, d’avoir une attitude de haine et/ou de rejet envers une personne pour la seule raison qu’elle est ou est perçue comme lesbienne, bisexuelle, ou transgenre/transsexuelle. Cela peut passer par des mots, des gestes, des refus de service (dans une administration, un service public, un commerce), des insultes de la part d’inconnu-e-s ou de l’entourage, des violences physiques (frapper, pousser, gifler, etc.), psychologiques (ne pas adresser la parole, humilier, dénigrer), sexuelles (viol « correctif », attouchements, harcèlement sexuel).
Esclavage moderne, traite autre qu’exploitation sexuelle : La traite à des fins d’exploitation domestique ou économique désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement et la contrainte de la personne dans le but de la réduire en esclavage. L’esclavage moderne désigne le fait que des personnes privent d’autres personnes de leur liberté et les exploitent, soit pour du travail domestique, soit à des fins de gain économique.
Violences au sein du couple ou de la famille



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